vérité que nous concevions de la douleur de nos fautes ; mais cette douleur doit être tranquille & modérée, comme je l’ai dit plusieurs fois. Il faut de même que nous ayons compassion des autres pecheurs ; & que du moins intérieurement, nous gémissions de leur perte : il faut aussi que notre compassion soit tendre, mais sans chagrin & sans trouble, comme étant l’effet d’une charité toute pure.
Pour ce qui regarde une infinité de maux ausquels nous sommes sujets en ce monde, tels que sont les maladies, les playes, la mort, la perte de nos amis & de nos proches, la peste, la guerre, les embrasemens & plusieurs autres accidens facheux, que les hommes apréhendent, comme contraires à la nature toujours ennemie des souffrances ; nous pouvons, avec le secours de la grace, non-seulemant les accepter de la main de Dieu, mais nous en faire des sujets de joye, en les regardant, ou comme des punitions salutaires pour les pecheurs, ou