Page:Scupoli - Le Combat spirituel, traduction Brignon, 1703.djvu/141

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ou quelque desir nouveau, ne lui ouvrons pas d’abord notre cœur : renonçons premierement à toutes affections, qui peuvent naître de l’amour propre : offrons à Dieu ce nouveau desir. : prions-le instamment de nous faire connoître s’il vient de lui, ou du démon, & n’oublions pas de consulter là-dessus notre Directeur. Lors même que nous sommes sûrs qu’un desir qui se forme dans notre cœur, est un mouvement de l’Esprit de Dieu, nous ne devons pas nous mettre en devoir de l’exécuter, qu’auparavant nous n’ayons mortifié la trop grande envie que nous avons, qu’il soit accompli. Car une bonne œuvre précedée par cette sorte de mortification, est bien plus agréable à Dieu, que si elle se faisoit avec une ardeur & un empressement naturel, souvent la bonne œuvre lui plaît beaucoup moins que la seule mortification. Ainsi rejettant les mauvais desirs & n’exécutant les bons, qu’après avoir réprimé tous les mouvemens de la na-