ner si Dieu vous a pardonné, ou non. Car c’est vouloir vous inquiéter en vain, c’est perdre le tems ; & il y a en ce procedé bien de l’orgueil & de l’illusion du démon, qui sous des prétextes spécieux, cherche à vous faire de la peine. Ainsi abandonnez-vous à la miséricorde divine, & continuez vos exercices avec autant de tranquillité, que si vous n’aviez point commis de faute. Quand vous auriez même offensé Dieu plusieurs fois en un seul jour, ne perdez jamais la confiance en lui. Pratiquez ce que je vous dis, la seconde, la troisiéme, la derniere fois, comme la premiere : concevez toujours un plus grand mépris de vous-même, & une plus grande haine du peché, & soyez plus sur vos gardes à l’avenir. Cette maniere de combattre contre le démon lui déplaît infiniment, parce qu’il sçait qu’elle déplaît beaucoup à Dieu, & qu’il en remporte toujours de la confusion, se voyant dompté par celui même qu’il avoit aisément vaincu en d’autres ren-
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