Page:Scupoli - Le Combat spirituel, traduction Brignon, 1703.djvu/196

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ne que vous n’aimez pas, vous en a chargé, ou parce qu’il vous détourne d’une autre occupation, qui seroit plus selon votre goût, n’y renoncez pas pour cela. Ayez assez de courage, non-seulement pour l’embrasser avec joye, mais pour y persévérer jusqu’à la fin, quand même vous en ressentiriez de l’inquiétude ; & qu’en le quittant vous pourriez vous mettre l’esprit en repos. Sans cela, vous n’aprendrez jamais à souffrir, & vous ne joüirez point de la véritable paix que posséde une ame qui n’a nulle passion, & qui a toutes les vertus.

Je dis le même de certaines sortes de pensées qui vous tourmentent quelquefois. Car ce n’est pas un avantage pour vous, que d’en être entiérement quitte, puisque la peine qu’elles vous donnent, vous accoûtume à la souffrance des choses les plus fâcheuses. Tenez donc pour assuré que quiconque vous enseigne le contraire, vous aprend plûtôt à fuïr la peine que vous craignez, qu’à acquérir la vertu que vous desirez.