Page:Scupoli - Le Combat spirituel, traduction Brignon, 1703.djvu/264

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Que si nous voulons communier dans le dessein de remporter quelque victoire sur nos Ennemis, nous commencerons dès le soir du jour précédent, ou le plutôt que nous pourrons, à considérer combien le Sauveur désire d’entrer par ce Sacrement dans notre cœur, afin de s’unir à nous, & nous aider à vaincre nos appétits déreglés ; ce désir est si ardent, qu’il n’y a point d’esprit humain capable de le comprendre.

Pour nous en former quelque idée, tâchons de bien concevoir deux choses. L’une est le plaisir extrême que la Sagesse incarnée prend à demeurer avec nous[1] ; puisqu’elle en fait ses déļices. L’autre est la haine infinie qu’elle porte au péché mortel, tant parce que c’est un obstacle à l’union intime qu’elle veut avoir avec nous, que parce qu’il est directement opposé à ses dignes perfections. Car Dieu étant un bien souverain, une lumiere toute pure, une beauté sans aucune tâche,

  1. Prov. 8. 31.