Page:Scupoli - Le Combat spirituel, traduction Brignon, 1703.djvu/265

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pourroit-il ne pas haïr le peché, qui n’est que malice, que ténébres, qu’horreur & que corruption ? Il le haït jusqu’à un tel point, que tout ce qu’il a jamais fait, soit dans l’ancien Testament, soit dans le nouveau, & tout ce que son Fils a souffert durant tout le cours de la Passion, ne tendoit qu’à le détruire. Les Saints mêmes les plus éclairés assurent qu’il consentiroit que ce Fils qui lụi étoit si cher souffrit encore mille morts, s’il étoit besoin, pour l’expiation de nos moindres fautes.

Par ces deux considérations ayant reconnu, quoiqu’assez imparfaitement, combien le Sauveur desire d’entrer dans nos cœurs, afin d’en exterminer pour jamais nos ennemis & les siens, nous desirerons aussi de le recevoir, & nous lui témoignerons pour cela une ardeur & une impatience extrême. L’espérance de sa venuë relevera notre courage, nous déclarerons de nouveau la guerre à cette passion dominante que nous voulons vaincre, & nous ferons le plus d’Actes que nous pourrons