de la vertu qui lui est contraire. Ce sera-là notre principale occupation, & le soir & le matin, avant que de nous approcher de la sainte Table.
Quand nous serons prêts de recevoir le Corps du Sauveur, nous nous remettrons un moment devant les yeux toutes les fautes commises depuis la derniere Communion jusqu’à celle-ci ; & afin d’en concevoir de la douleur, nous songerons que nous les avons commises avec autant de liberté, que si Dieu n’étoit point mort sur une Croix pour notre salut : nous nous remplirons de confusion & de crainte, voyant que nous avons préféré un petit plaisir, une legere satisfaction de notre propre volonté, à l’obéissance que nous devions à notre souverain Maître : nous connoîtrons notre aveuglement, & détesterons notre ingratitude. Mais venant ensuite à considérer que quelques ingrats & infidéles que nous soyons, ce Dieu plein de charité veut bien se donner à nous, qu’il nous invite à le recevoir, nous irons