Page:Scupoli - Le Combat spirituel, traduction Brignon, 1703.djvu/50

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le détromper ? Comment reconnoîtra-t-il son erreur ? Comment se soumettra-t-il à la direction d’un autre, lui qui s’estime plus sage & plus éclairé que tous les autres ? Si l’entendement, qui est l’œil de l’ame, & qui seul peut voir & guérir l’enflure du cœur, si dis-je, l’entendement est malade, s’il est aveugle & rempli lui-même d’orguëil, qui pourra trouver quelque remede a son mal ? Si la lumiere se change en ténebres, si ce qui doit servir de regles, est faux & trompeur, que sera-ce de tout le reste ?

Tachons donc à nous défaire au plûtôt d’un vice si pernicieux ; ne permettons pas qu’il gâte le fond de notre ame ; accoutumons-nous à soumettre notre jugement à celui d’autrui ; à ne point trop rafiner dans les choses spirituelles ; à aimer cette folie & cette simplicité si recommandée par le grand Apotre[1], & nous deviendrons incomparablement plus sages que Salomon.

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