Page:Scupoli - Le Combat spirituel, traduction Brignon, 1703.djvu/49

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des vains raisonnemens, qu’ils y trouvent un goût sensible ; & que dans un faux repos croyant joüir de Dieu, ils ne pensent pas à purifier leur cœur, ni à acquérir la connoissance d’eux-mêmes, & la véritable mortification ; qu’ainsi plein d’orguëil, ils se fassent une idole de leur esprit : & qu’enfin s’accoutumant à ne consulter en toutes choses que leur propre sens, ils viennent à s’imaginer qu’ils n’ont plus besoin de conseil, ni de la conduite de personne.

C’est-là un mal dangéreux & presque incurable ; parce qu’il est bien plus difficile de guérir l’orguëil de l’entendement, que celui de la volonté. Car l’orguëil de la volonté étant découvert & reconnu par l’entendement, on y peut remédier par une soumission volontaire aux ordres de ceux à qui l’on doit obéir. Mais si un homme se met dans l’esprit, & qu’il soutienne avec opiniâtreté que son sentiment vaut mieux que celui de ses supérieurs, qui sera capable de