Page:Scupoli - Le Combat spirituel, traduction Brignon, 1703.djvu/58

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par ce principe qu’une aumône peu considérable, donnée à un pauvre pour la seule gloire de la Majesté divine, lui est sans comparaison plus agréable, que si pour quelqu’autre fin on abandonnoit de grands biens, quand même on seroit porté à s’en défaire par l’espérance des biens du Ciel, quoiqu’après tout ce motif soit loüable, & qu’il mérite qu’on se le propose.

Cette pratique si sainte de faire toutes nos auvres purement pour plaire à Dieu, nous semblera au commencement un peu difficile ; mais avec le tems elle nous deviendra aisée & même agréable, si nous nous accoutumons à chercher Dieu de tout notre cœur, si nous soupirons sans cesse après lui, comme après notre unique & souverain bien, qui de soi mérite que toutes les créatures le cherchent, l’estiment & l’aiment par-dessus toute autre chose. Plus nous nous attachons à considérer combien Dieu est grand & aimable, plus les affections de no-