Page:Secrétan – Les Droits de l’humanité, 1912.djvu/117

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être effective qu’au moyen d’un contrôle exercé par les citoyens sur le gouvernement. Quelle que soit l’origine historique de l’État, sa légitimité repose tout entière sur le consentement des citoyens, consentement dont on n’est certain que lorsqu’il s’exprime par des faits positifs.

Ainsi les droits civiques sont le complément et la sanction des droits privés. Ils ne sont pas autre chose, car le pouvoir de dicter à ses semblables ce qu’ils ont à faire n’appartient naturellement à personne ; aussi ne conçoit-on de motif raisonnable pour sacrifier à l’État une partie de nos libertés naturelles que le dessein d’assurer la part qui nous en reste. Mais l’État qui écarte systématiquement des affaires une classe de ses ressortissants se trouvera tôt ou tard conduit à leur refuser les droits précédemment énumérés et ceux dont il nous reste à parler, parce que l’exercice en deviendrait un danger pour lui. D’autre part l’État, et les