Aller au contenu

Page:Secrétan – Les Droits de l’humanité, 1912.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

citoyens actifs qui le composent ou qui l’administrent compromettent leurs plus précieux intérêts lorsqu’ils en remettent la gestion à des personnes notoirement incapables ou mal intentionnées, et les exclusions politiques se justifient toujours en alléguant que certains individus, certaines classes sont incapables ou qu’elles nourrissent de mauvais desseins. Ceux qui l’affirment sont eux-mêmes sujets à l’erreur, à la passion, et, sous couleur du bien public, on peut les soupçonner de défendre leurs privilèges. Si le désintéressement était la règle, il vaudrait mieux, sans contredit, remettre la chose publique aux mains des plus éclairés, la doctrine de ceux qui fondent la démocratie sur la bonté native du cœur humain est loin d’accuser une logique irréprochable ; mais l’histoire offre peu d’exemples d’une classe qui ait gouverné pour le profit des autres classes, ou qui ait mis seulement leur cause en balance avec