Page:Secrétan – Les Droits de l’humanité, 1912.djvu/23

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pas la même idée, quoiqu’on aime à se figurer le contraire, et qu’on y parvienne en ne regardant ni trop au loin ni de trop près. Chacun se fait une certaine idée du bien, mais peu de gens se rendent compte de leur propre sentiment à cet égard, et pourtant il faut avoir du bien une notion claire, distincte et pleinement justifiée, pour en pouvoir tirer les conséquences sans tomber dans l’arbitraire et dans la confusion.

L’idée du bien pour l’homme doit, comme la notion du devoir de l’homme, se trouver comprise dans la conception de l’homme lui-même.

Quand nous assignons un devoir à l’homme, nous parlons, suivant le commun usage, de l’homme individuel, qui seul se perçoit lui-même, qui seul est perçu et qui dans ce sens, est seul réel. Mais cet homme, l’individu, ne subsiste que dans l’humanité, c’est-à-dire dans la collection et dans la succession des hommes individuels qui peuplent