Page:Secrétan – Les Droits de l’humanité, 1912.djvu/30

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monte, cette conception du devoir est commune à tous les civilisés ; ceux qui s’en écarteraient après l’avoir atteinte sortiraient de la civilisation, non pour la dépasser, mais pour retomber dans ces formes inférieures de l’existence et de la conscience que sert à désigner le terme de barbarie.

Le patriotisme, sentiment très fort et très doux, est une vertu plus ou moins ambiguë. La nature et l’histoire ont créé les nations, dont les diversités font en s’harmonisant la richesse et la beauté de la vie terrestre. Leurs oppositions s’émoussent, elles ne s’effaceraient pas sans dommage pour l’humanité ; mais leur antagonisme lui cause une perte incalculable.

Les frontières de la patrie bornent fatalement l’horizon du plus grand nombre. La patrie est la mère qui nous élève pour devenir des hommes possédant chacun leur valeur propre ; c’est le théâtre où les individualités peuvent se produire, le champ