Page:Secrétan – Les Droits de l’humanité, 1912.djvu/32

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dont les États particuliers figuraient à leurs yeux les maisons.

Chaque foyer avait autrefois ses Lares, chaque nation sa divinité protectrice ; les nationalités se sont formées sous une influence religieuse. Ces barrières qui les séparaient devaient tomber avec la pluralité des dieux, et les nations ne former qu’un peuple. La fusion n’en est assurément point achevée ; aussi bien le polythéisme n’est-il pas tant mort qu’il le semble. L’opposition des États modernes coïncide avec la renaissance des lettres antiques et la résurrection de la mythologie. Sous les masques divers de la dévotion, de l’athéisme et de l’indifférence, le culte de la patrie a remplacé chez un grand nombre le culte de l’Esprit créateur, et ces nouveaux dieux des armées sont aussi des dieux jaloux.

Cependant l’échange des produits, des idées et des services personnels ont fait naître chez nos contemporains le sentiment