Page:Secrétan – Les Droits de l’humanité, 1912.djvu/33

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de la fraternité des peuples. Malgré l’opposition naturelle entre ceux qui chassent une même proie, malgré les savantes combinaisons imaginées pour soutenir un régime intérieur artificiel par l’artificiel appui d’ennemis héréditaires, dont on fait des institutions publiques en manipulant l’opinion, nous ne saurions plus voir des étrangers dans un Schiller, dans un Manzoni, dans un Tolstoï, dans un Shakespeare. Nous savons que les peuples sont faits pour se compléter et non pour se combattre. Nous savons que la guerre n’est pas seulement le plus fâcheux des accidents, ainsi que le chef d’état-major d’une grande armée en a fait récemment l’aveu, mais qu’elle est presque toujours un crime, et toujours l’indice d’une éducation morale imparfaite et d’une constitution sociale inachevée. L’étranger n’est plus un ennemi. Pour tout dire, il n’y a plus d’étranger et l’humanité cherche un organe.