Page:Secrétan – Les Droits de l’humanité, 1912.djvu/350

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et le devoir de juger — avec charité, il est vrai — au nom de la loi de Dieu ou au nom de la dignité humaine, ces infractions au principe sacré de la pudeur ; — oui, cela regarde chacun, parce que chacun a une conscience ; mais cela ne regarde pas l’État, parce que l’État n’a pas de conscience et ne peut pas en avoir, et que tout ce que nous attribuons, par une dangereuse fiction, à la conscience de l’État, conscience imaginaire et qui, si elle existait, ne pourrait être qu’irresponsable, c’est autant que nous enlevons à la seule conscience qui soit responsable et qui soit réelle, la conscience de l’individu.

Ainsi, pour odieuses que puissent être la prostitution et les diverses infractions aux lois de la chasteté, l’État n’a pas à s’en occuper ; ces lois sont hors de son domaine, elles appartiennent à un domaine supérieur, celui de la personnalité. Mais, si l’État n’a pas le droit — et par conséquent n’a pas le devoir — d’empêcher l’individu d’user et