Page:Secrétan – Les Droits de l’humanité, 1912.djvu/83

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bien son propre intérêt. Il n’existe probablement aucun peuple qui ne se fasse quelque idée du bien et du mal, à notre connaissance il n’en est point qui observe approximativement les règles morales dont il admet l’exactitude. De sa nature, l’homme individuel est à la fois but et moyen, ces deux côtés de son être ne devraient jamais être séparés : par le fait ils le sont presque toujours. Chacun se prend lui-même pour but exclusif et cherche à tirer le meilleur parti possible des autres, tandis que de leur côté ceux-ci le considèrent comme un obstacle ou comme un moyen pour leurs fins particulières. Ne trouvant pas de réciprocité, celui qui voudrait régler sa conduite envers les autres simplement sur ce qu’il croit être le bien ne ferait pas le bien qu’il se proposerait et serait bientôt arrêté, c’est-à-dire bientôt brisé.

De cette universelle condition des choses humaines, qu’un penseur éminent, M. Re-