Page:Secrétan – Les Droits de l’humanité, 1912.djvu/82

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par les représentations de notre intelligence, de sorte que nous aimant toujours nous-mêmes, nous ne saurions traiter nos semblables comme nous-mêmes si nous ne leur portions aucune affection ; les poids étant inégaux, la balance pencherait toujours du même côté. Ainsi la justice ne va pas plus sans l’amour que l’amour sans la justice.

Il ne nous serait peut-être pas difficile de faire comprendre que si l’homme se connaissait bien, c’est-à-dire s’il se connaissait comme membre d’un tout organique, dont la prospérité dépend de son effort et sans la prospérité duquel il ne peut pas vraiment prospérer lui-même, la considération de son intérêt personnel lui dicterait la même conduite que la justice et la charité. Mais en fait la généralité des hommes n’aime après soi que le petit nombre de ceux qui lui tiennent de près, elle observe médiocrement la justice et n’entend pas