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Antoine.

Eh bien ! où allez-vous ? encore dormir ?



Scène VI


M. VANDERK PÈRE, M. VANDERK FILS.
M. Vanderk fils.

Mon père, je vous prie de pardonner à mes réflexions.

M. Vanderk père.

Il vaut mieux les dire que les taire.

M. Vanderk fils.

Peut-être avec trop de vivacité.

M. Vanderk père.

C’est de votre âge : vous allez voir ici une femme qui a bien plus de vivacité que vous sur cet article. Quiconque n’est pas militaire n’est rien.

M. Vanderk fils.

Qui donc ?

M. Vanderk père.

Votre tante, ma propre sœur ; elle devrait être arrivée ; c’est en vain que je l’ai établie honorablement : elle est veuve à présent et sans enfants ; elle jouit de tous les revenus des biens que je vous ai achetés, je l’ai comblée de tout ce que j’ai cru devoir satisfaire ses vœux : cependant elle ne me pardonnera jamais l’état que j’ai pris ; et lorsque mes dons ne profanent pas ses mains, le nom de frère profanerait ses lèvres : elle est cependant la meilleure de toutes les femmes ; mais voilà comme un honneur de préjugé étouffe les sentiments de la nature et de la reconnaissance.

M. Vanderk fils.

Mais, mon père, à votre place je ne lui pardonnerais jamais.