Eh bien ! où allez-vous ? encore dormir ?
Scène VI
Mon père, je vous prie de pardonner à mes réflexions.
Il vaut mieux les dire que les taire.
Peut-être avec trop de vivacité.
C’est de votre âge : vous allez voir ici une femme qui a bien plus de vivacité que vous sur cet article. Quiconque n’est pas militaire n’est rien.
Qui donc ?
Votre tante, ma propre sœur ; elle devrait être arrivée ; c’est en vain que je l’ai établie honorablement : elle est veuve à présent et sans enfants ; elle jouit de tous les revenus des biens que je vous ai achetés, je l’ai comblée de tout ce que j’ai cru devoir satisfaire ses vœux : cependant elle ne me pardonnera jamais l’état que j’ai pris ; et lorsque mes dons ne profanent pas ses mains, le nom de frère profanerait ses lèvres : elle est cependant la meilleure de toutes les femmes ; mais voilà comme un honneur de préjugé étouffe les sentiments de la nature et de la reconnaissance.
Mais, mon père, à votre place je ne lui pardonnerais jamais.