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Scène III
BLONDEL, seul.
Oui, voilà des tours, voilà des fossés, des redoutes ; c’est bien là un château fort. Il est éloigné des frontières, dans un pays sauvage, au milieu des marais ; il n’est propre qu’à renfermer des prisonniers d’Etat. On dit qu’on ne peut en approcher, nous verrons, on se méfiera moins d’un homme que l’on croira aveugle. Orphée, animé par l’amour, s’est ouvert les enfers ; les guichets de ces tours s’ouvriront peut-être aux accents de l’amitié.
ARIETTE.
- Ô Richard ! ô mon roi !
- L’univers t’abandonne ;
- Sur la terre il n’est que moi
- Qui s’intéresse à ta personne.
- Moi seul, dans l’univers,
- Voudrais briser tes fers,
- Et tout le reste t’abandonne.
- Et sa noble amie… Ah ! son cœur
- Doit être navré de douleur.
- Ô Richard ! ô mon roi, etc.
- Monarques, cherchez des amis.
- Non sous les lauriers de la gloire,
- Mais sous les myrtes favoris
- Qu’offrent les filles de Mémoire.
- Un troubadour
- Est tout amour,
- Fidélité, constance,
- Et sans espoir de récompense.
- Ô Richard ! ô mon roi !
- L’univers t’abandonne ;
- Et c’est Blondel, il n’est que moi
- Qui s’intéresse à ta personne.
Mais j’entends du bruit, remettons-nous et reprenons notre rôle.