Page:Sedaine - Théâtre.djvu/468

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BLONDEL.

Tu as été bien longtemps.

ANTONIO.

Ah ! c’est que je l’ai trouvée, et je lui ai dit un petit mot.

BLONDEL.

Tiens, lis la lettre de ce monsieur que voilà, (Il affecte de le montrer où il n’est pas.) et lis bien haut, et distinctement ; lis, lis, mon petit ami.

ANTONIO.

« Belle Laurette… »

WILLIAMS.

Belle Laurette !… Voilà comme ils leur font tourner la tête.

ANTONIO.

« Belle Laurette, mon cœur ne peut se contenir de la joie qu’il ressent par l’assurance que vous me donnez de m’aimer toujours. »

WILLIAMS.

Ah ! fille indigne, elle l’aime !

BLONDEL.

Laissez, laissez. Continue.

ANTONIO.

« Si le prisonnier que je ne peux quitter… »

WILLIAMS.

Tant mieux.

BLONDEL, à part.

Ce prisonnier !

ANTONIO.

« Si le prisonnier, que je ne peux quitter, me permettait de sortir pendant le jour, j’irais me jeter… »