Page:Sedaine - Théâtre.djvu/500

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un instant. Il viendra ici dans l’espoir que cette fête lui donnera les moyens de parler à la belle Laurette.

WILLIAMS.

Ah ! qu’il lui parle !

BLONDEL.

Oui, il lui parlera ; mais qu’aussitôt il soit entouré des officiers de la princesse, qu’il soit sommé de rendre le roi ; s’il le refuse, alors la force…

LE SÉNÉCHAL.

Oui, la force : armons-nous, forçons le château.

WILLIAMS.

Forcer le château ! et que peuvent vingt ou trente hommes, armés seulement de lances et d’épées, contre cent hommes de garnison placés dans un château fort !

LE SÉNÉCHAL.

Vingt ou trente hommes ! et les soldats qui jusqu’ici ont servi d’escorte à Marguerite, et qui sont dans la forêt voisine en attendant notre retour ! Je vais les faire avancer ; et que ne peuvent la valeur, notre exemple, et le désir de délivrer le roi ?

BLONDEL.

Ah ! sénéchal, vous me rendez la vie ! Est-il quelqu’un de nous qui ne se sacrifie pour une si belle cause ! Williams, Richard est dans les fers, et vous êtes Anglais.

WILLIAMS.

Ou le délivrer, ou mourir !

BLONDEL.

Sénéchal, faites promptement avancer votre escorte, armez vos chevaliers, que Florestan soit arrêté ; et dès que nos gens seront au pied des murailles, le signal de l’assaut. J’ai remarqué un endroit faible où, à l’aide des travailleurs, j’espère faire brèche, et montrer à nos amis