ses jambes, la rudesse imminente de sa peau. Sans quitter la posture prescrite il pencha la tête et se mordit le bras : la chair était souple encore, et sensible à ses dents. Puis il s’affirma que ses pieds fouillaient la terre, comme des racines, et les soupesa d’un effort anxieux : ses pieds restaient libres. Il écouta l’ombre à l’entour : les faré bâtis à la hâte étaient silencieux ; le lac, les montagnes, les arbres et les hommes, dormaient.
Il leva les yeux : Hina-du-ciel, vêtue de nuages roussâtres, promenait dans le firmament tourmenté sa face immortelle. Les nuées blondes passaient vivement devant elle en troublant sa lueur : Térii douta que les dieux fussent propices. Indécis, il rêvait, le regard perdu. Jamais peut-être il n’avait aussi longuement contemplé le visage de la nuit ni tous les êtres environnants. Seuls les étrangers ont cet usage de considérer les montagnes nocturnes en proférant des mots sans valeur : « Beau ! Splendide… ! » Ou bien de s’étonner sur la couleur rouge du ciel à la tombée du jour, ou de flairer avec délices les odeurs exhalées de la terre, ou de suivre dans les nuages le contour des sommets, avec de grands gestes des bras. En même temps, leur visage s’éjouit comme si dans les monts, les airs, les nuées, ils discernaient de merveilleux aspects. — Que peut-on chercher autour de soi, sinon des présages ? Leurs yeux perçoivent peut-être des visions et des signes qui échappent aux yeux maori ? Térii s’efforçait à deviner ces signes.