cœur de ces pauvres ignorants, et qu’ils mettent cet empressement à louanger ton nom !
— Comment appelles-tu ce péhé que tu viens de chanter ? » interrompit Haamanihi.
— « Ce n’est pas un péhé pour danser ou pour boire, comme les vôtres », dit Noté, « mais nous appelons cette prière un « hymne » au Seigneur.
— Un hymne ? » répéta le grand-prêtre. Les gens de la foule qui ne pouvaient plier leur langue à ce parler dur, balbutiaient :
— « C’est un himéné… himéné. » Dès lors, tous, les chants se nommèrent ainsi.
Sur des tréteaux les étrangers disposaient des pièces de bois minces qu’ils recouvraient de nattes fines. Ils préparaient le rite : le repas des dieux, peut-être. Aussitôt, Haamanihi se leva, vif et colère malgré sa jambe énorme. Il sauta parmi les assistants et cria des injures en désignant les filles ; les chassa comme des poules, les pourchassa plus loin encore. Beaucoup s’attardaient. Il s’emporta contre elles.
Noté arrondit ses yeux clairs et demanda la raison du courroux subit : pourquoi renvoyer les épouses ? À son tour le grand-prêtre s’étonna : — « Se peut-il que des hommes dignes, des chefs, surtout des gens qui parlent aux dieux, tolèrent qu’une femme, être