tremettre parmi les petites querelles des vivants !
Rassuré, il revint auprès des étrangers : — « Maintenant » disaient ceux-ci, « laisse-nous chanter les louanges de Iésu. » Sitôt, un péhé grêle et lent qui semblait une plainte de vieillard, plainte exhalée du bout des lèvres, tomba des maigres poitrines. Les souffles sortaient courts et rauques. La foule, à distance, prit pitié de ces voix d’enfants et s’amusa de ces efforts. Des femmes, assises sur la plage, en cercle, avaient tourné l’oreille vers les pauvres cadences ; elles y mélangeaient leurs souples mélodies. Quelques tané les entourèrent. Le chant indécis des hommes blêmes renaissait avec plus de carrure dans les bouches maori, et s’ennoblissait d’ornements imprévus : de cris sourds, poussés d’une haleine régulière ; de beaux sons clairs, tenus très aigus, qui rejoignaient d’autres sons plus aigus encore, comme implorés par les premiers, et sur lesquels, de toute la force des gosiers s’épandaient les voix sans contrainte. Au hasard naissaient des paroles sur les lèvres promptes : elles évoquaient des danses et des joies. Ainsi l’assemblée en fête célébrait dignement les dieux insolites, comme on avait, sur la terre Matavaï, dédié leur faré-de-prières, au long des nuits, par des enlacements.
Cependant, à une pause, l’étranger se fit encore entendre. Mieux confiant, il disait sur des mots non chantés :
— « Je te remercie, maître Kérito, de pénétrer le