diens-d’images, les desservants, les haèré-po et les sonneurs de conques. Tous, et leurs maîtres, débarqués, voici deux lunaisons, et gavés d’offrandes, et nourris de plaisirs, s’en retournaient vers la terre maîtresse. La foule vagabonde, attirée par les chants comme les poissons par la nacre miroitante, acclamait les survenants, — dans l’espoir, enfin, de véritables largesses. Puis les conques sonnèrent tout près des oreilles, annonçant les Arioï du septième rang.
Ils parurent, les Douze à la Jambe-tatouée. Ceinturés du maro blanc sacerdotal, poudrés de safran, ils marchaient, peints de jaune, dans le soleil jaune qui ruisselait sur leurs peaux onctueuses. Leurs immobiles et paisibles regards contemplaient la mer-extérieure ; des souffles passaient dans leurs cheveux luisants, et remuaient, sur leurs fronts, d’impalpables tatu. Leurs poitrines, énormes comme il convient aux puissants, vibraient de liesse et de force en jetant des paroles cadencées. Entourés de leurs femmes peintes, — les divines Ornées-pour-plaire, aux belles cuisses, aux dents luisantes comme les dents vives des atua-requins, — les maîtres figuraient douze fils voluptueux de Oro, descendus sur le mont Pahia pour se mêler aux mortels.
Ils passaient lentement, certains de leur sérénité. Autour de leurs ombres, invisibles mais formels, les esprits de la paix et du jouir peuplaient le vent environnant. Les atua glissaient dans leurs haleines ; illuminaient leurs yeux, gonflaient leurs muscles