bien qu’au retour, — s’il leur échoit de revenir — les Voyageurs obtiennent sans conteste un double profit : l’hommage de nombreux fétii curieux, et tant d’épouses qu’on peut désirer. Le grand départ, l’en-allée surtout hasardeuse, la revenue après un long temps sans mesure, voilà qui hausse le manant à l’égal du haèré-po, le porte-idoles au rang de l’arioï septième, et l’arioï à toucher le dieu. Certains atua, non des moindres (mais ceci n’est point à dire au peuple), n’apparaissent rien d’autre que ces voyageurs premiers, hardis vogueurs d’île en île, trouveurs de terre sans nom qu’ils sacraient d’un nom familier, et conducteurs infaillibles vers des pays qu’on ignore. Sans doute, Paofaï savait toutes ces choses ; aussi, qu’elles ne vont pas sans quelque danger : les hommes déjà dieux, jaloux de se voir des rivaux, suscitent, parfois, d’étonnantes tempêtes, ou bien changeant de place aux étoiles, retournent, afin d’égarer les autres, tout le firmament à l’envers ! Il n’importe. Ceux qui réchappent se revanchent par le récit de belles aventures.
Même, ceux-là qui n’attendent point d’aventures, prennent grand soin d’en imaginer d’avance, pour n’être pas pris de court. Ainsi, dès la première nuit de mer, Paofaï Téri-i-fataü et Térii, son disciple, s’efforçaient, l’un et l’autre, d’accommoder de petites histoires. Ils les composaient de mots mesurés, à la façon des Parlers-transmis. On ne peut assurer qu’ils rencontrèrent jamais Havaï-i qui est la Terre-Origi-