nelle[1] ; car on ne sait que ce qu’ils en voulurent. Encore une fois, il n’importe : un beau Parler bien récité, même sans aventures dessous, vaut certes un repas de fête solennelle :
I
A hoé ! Le vent maraámu court sans reprendre haleine pendant des lunaisons de lune entières. Les pahi courent aussi devant son souffle sans répit. La mer, derrière eux, devant eux, court de même, et plus vite encore, avec ses petites montagnes pressées. La lame lève le pahi, coule sous son ventre, dépasse son museau, blanchit et crève en bruissant. Et les pagayeurs aux bras durs, les pieds croisés sur le treillis, se reposent et bavardent en regardant filer l’eau bleue. Mais tout reste lent et paisible aux yeux, parce que tout, sans effort, le vent, la mer et toutes les pirogues, marche de même allure, vers le même coin du ciel.
A hoé ! La terre Tahiti s’enfonce plus loin que le ciel. Les nuages la ceinturent comme un maro non serré, et qui flotterait. Regarde, sous Hina propice, s’enfoncer aussi le trône de Oro ; et regarde aussi tourner la terre Mooréa. Mooréa sombre à son tour.
- ↑ Savaï, des îles Samoa.