« Voici le chemin vers Havaï-i : tourne ton pahi droit sur le soleil tombant.
Qu’il souffle le maraàmu. Que la mer soit bleu-verdâtre, et le ciel couleur de mer.
Qu’elle plonge dans la nuit l’étoile Fétia Hoé : c’est ton guide ; c’est le Mot ; c’est ton avéïa : tu marcheras sur elle.
Le maraàmu te pousse. Ton astre te hale. A hoé ! voilà pour te guider la nuit.
Le soleil monte : fuis-le en regardant comment vient la houle. Le soleil tombe : cours après lui : voilà pour te guider le jour. »
Le prêtre qui parle mâche souvent les paroles pendant un long temps. Il fait bon l’écouter, si ta bouche est pleine de áva râpé que tu mâches longuement aussi, avant de le cracher dans le grand bol aux quatre pieds ; si l’air est paisible ; si la natte est souple ; si tu peux étirer tes jambes, et détendre ton alerte.
Les paroles lentes ; les souffles chauds du mi-jour ; la natte fraîche et le breuvage accalmisant, voilà qui doucement te mène au sommeil. — Ainsi rêvait Térii, entr’écoutant, lointaines et confuses, les Histoires sans égales :