— car les fruits, les cochons et toutes nourritures sont impalpables autant que les dieux.
» Revenus sur les rivages nourriciers des vivants, les voyageurs se desséchèrent et moururent. Non par châtiment de leur audace, mais pour avoir, dans l’île transparente, avalé des souffles mauvais aux humains.
» À leur tour, certains atua curieux de connaître le pays des hommes, avaient imprudemment suivi leurs traces. Ils étaient deux cents, mâles et femelles, qui s’en vinrent aborder les îles terrestres.
» Aussitôt, l’un d’eux enfla. Les autres s’inquiétèrent, et s’enfuirent : mais alourdis par les souffles grossiers, ils ne pouvaient tenir la route. Depuis des lunaisons, des années et des lunaisons d’année, les dieux perdus, errants, devenus faibles et mortels, s’efforcent à retrouver leur île impérissable.
» Il n’est pas bon de partir à l’aventure en oubliant les mots. Il n’est pas bon aux dieux de se mélanger aux hommes. Ni aux hommes de se risquer dans les demeures des dieux. »
— « En vérité ! approuva Térii. Il n’est pas bon de partir à l’aventure en oubliant les mots. Enseigne-moi donc le chemin vers Havaï-i.
— Jeune homme (car ta voix me montre que les années sont peu nombreuses avec toi), jeune homme, tu ne m’écouteras pas jusqu’au bout.
— Je suis haèré-po ! Je sais écouter !
— Alors :