femmes, armées de bols, s’employaient à épuiser. La mer leur couvrait le dos, giclait contre les mâts et ruisselait dans l’entre-coque en clapotant sur les poteaux du toit. Un souffle hargneux arracha les nattes. Alors seulement Paofaï commença de s’étonner.
Certes, il ne craignait rien de la mer. Par lui-même et par ses ancêtres, il en était le familier, le fétii. Il honorait, comme pères éloignés, deux atua marins et deux requins-dieux ; et son inoa personnel, il l’avait échangé avec ces hardis poissons ailés qui peuplent les embruns. Mais les esprits, par le moyen de certains présages, lui avaient promis une mer bienveillante, des vents amis : et voici que les eaux s’emportaient autour de lui, et que les vents jouaient et mordaient comme des anguilles capricieuses ! — Térii n’était pas moins inquiet. Il percevait, aussi clairement que dans le ventre divinatoire d’une truie, combien la tempête était châtiment et menace. Si loin que l’on pût fuir, il n’espérait plus dépouiller sa faute : les dieux et leurs ressentiments ne changent donc pas avec les ciels qui changent ? — Il eut peur. Ils eurent peur. Et, comme roulaient de plus fortes vagues, les femmes, accrochées au pont, glapirent toutes ensemble.
La mer grossit encore. Les nuées grises et noires couraient çà et là, très vite. Le pahi, bousculé par d’insurmontables épaules vertes, ne gagnait plus vers Havaï-i, ni vers n’importe quel espace ; mais seule-