enlacements furtifs, aux ruts les plus indifférents.
Et l’île heureuse, devant l’angoisse de ses fils, tremblait dans ses entrailles vertes : voici tant de lunaisons qu’on n’avait pu, sans craindre d’embûches, célébrer en paix les fêtes du fécondateur ! De vallée à vallée on se heurtait sous la menée de chefs rancuniers et impies. Ils étaient neuf à se déchirer le sol, et se disputaient pour les îlots du récif. Ils couraient en bataille avant que les prêtres aient prononcé : « Cette guerre est bonne. Allez ! » Ils luttaient même pour la mer-extérieure ! Les hommes ne s’assemblaient que pour lancer, contre d’autres hommes, ces pirogues doubles dont la proue se lève en museau menaçant, et nul ne songeait plus, ainsi qu’aux temps d’Amo-le-constructeur, à conduire un peuple vers la mer, pour tailler le corail, le polir, et dresser d’énormes terrasses en hommage aux dieux maori. Ainsi, les souffles nouveaux qui empoisonnaient sans égards les esclaves, les manants, les possesseurs-de-terre, les arii, se manifestaient injurieux même aux atua ! — Contre ces souffles, voici que les conjurations coutumières montraient une impuissance étrange. Le remède échappait au pouvoir des sorciers, au pouvoir des prêtres : au pouvoir de Oro : cela venait de dieux inconnus…
La haèré-po mâchait ces inquiétudes dans la nuit impassible. La grande Hina-du-ciel, à demi-vêtue de nuages, montait vers l’espace de Tané, enlisant de sa