Ainsi Térii put connaître par quelle suite de prodiges l’atua Kérito, — que l’on nommait également « Le Seigneur » — s’était manifesté favorable aux armes de Pomaré ; et se convaincre en même temps à quel point toute aventure dépendait de ce nouveau dieu. — Pomaré d’abord, s’était vu repoussé de ses nouvelles conquêtes. Même les terres qu’il tenait auparavant le récusaient pour leur chef. Battu de vallée en vallée, fuyant au hasard vers Mooréa, redébarquant à l’improviste, aué ! c’était alors un bien petit personnage !
— « Ce ne fut jamais qu’un indigne voleur », affirma Térii, en songeant à la noble lignée des arii de Papara que l’autre avait dépossédée. Les assistants murmurèrent : « Voilà qui n’est pas bon à dire ! » — « Non », reprit le conteur, « Si Pomaré, en ce temps-là, portait une telle misère, c’est qu’il demeurait encore païen. Il persistait à tuer des hommes pour les offrir aux dieux de bois ridicules ; il observait des rites exécrables ; il dormait sans dissimuler avec d’autres femmes que la sienne. Enfin il n’aimait point les prêtres étrangers, ou Missionnaires, qui sont les envoyés du vrai dieu ; et tous les gens qu’on leur savait favorables étaient certains de l’expier aussitôt. Par exemple, Haàmanihi no Huahiné… »