belliqueux et subtil. Il savait au hasard qu’un grand guerrier comme lui, jadis attaqué par des hordes idolâtres au milieu d’un sacrifice au vrai dieu, ne s’était pas détourné du rite, mais, confiant dans le Seigneur, avait paisiblement achevé sa louange, et puis écrasé les païens. Le stratagème était bon à suivre. Le chef reprit courage. Si bien que l’hymne terminé, il fut des premiers à bondir.
Ses meilleurs partisans, munis de mousquets tout prêts à craquer, venaient derrière lui ; et plus loin, surveillés par le Missionnaire, marchaient les nouveaux disciples : ceux-là dont les desseins n’étaient pas bien affermis — et qu’on avait munis d’armes peu méchantes par crainte de les voir changer de but. Malgré leur aveuglement et qu’ils servissent encore d’absurdes idoles, les païens n’étaient pas ennemis à dédaigner. Leur chef, Opufara, les menait avec une grande hardiesse. Mais les gros mousquets de Pomaré, portés sur des pahi amarrés au rivage, tonnèrent. Les grosses pierres qu’ils jetaient, renversaient, en un seul coup, plus de trois combattants ! Opufara hurlait : « Ceux qui sont morts, c’est par leur faute ! La honte même ! Voyez-vous pas qu’on vise trop haut ou bien trop bas ? Baissez-vous ! ou sautez par-dessus les grosses pierres ! » Sitôt, une petite le perça lui-même : mais il bondit en avant d’une manière si terrible, que Pomaré qu’il menaçait tourna sur ses jambes et s’encourut au hasard.
— La ruse même ! » dit Térii, sachant combien il