roles, il importait vraiment assez peu. On reprit l’entrain. On démesura l’enthousiasme. Enfin, parmi les désirs et l’attente de tous, l’aube joyeuse resplendit.
Dès avant le plein soleil, la foule environna le grand faré-de-prières — que l’on disait aussi Cathédrale — et jeta, contre les murailles blanches, ses premiers appels. Mais, ainsi qu’il convenait, pas un seul des mauvais usages dépouillés ne se laissait plus discerner. On les repoussait comme néfastes et ridicules : pas de conques ni de tambours, aucune victime ; et pour cortège, rien qui pût rappeler les agitations coupables d’autrefois : mais on se montrait avec respect le double défilé lent et taciturne des Écoles. À droite, marchait l’École des Tané, à gauche, l’École des Filles. Dans la première, de nombreux haèré-po — maîtres eux-mêmes jadis — témoignaient de leur zèle en se faisant disciples et en se mêlant volontiers aux enfants. La foule en reconnut plusieurs, et les acclama : or les gosiers eux-mêmes avaient mué leurs voix en même temps que leurs cris : on chantait : « Huro ! Huro ! » à la façon piritané, ou bien « Hotana ! Hotana pour le Seigneur ! » sur un ton particulier, imité des disciples de Kérito dans la terre Iudéa. Parmi tout cet entrain neuf, Térii l’Ignorant se sentit démesurément isolé.