dain les filles en présence des étrangers. — « Quelle est cette femme ? » demanda le Missionnaire.
— « C’est la femme de Iakoba », répondit vivement Samuéla. « Il est son tané depuis longtemps.
— Le dire est vrai, » consentit Iakoba, « mais je pense qu’elle dort aussi bien auprès de Samuéla qu’avec moi-même ». Ils continuèrent tous deux à parler ensemble sans pouvoir se mettre d’accord. Rébéka restait indifférente au partage de ses nuits. Le Missionnaire insistait pour être renseigné là-dessus.
Iakoba ne s’expliquait point cette curiosité, ni que l’on disputât sur ses enlacements. Il entendait bien en disposer lui-même. Mais le Professeur de Christianité, empris d’un grand zèle, s’efforça de le détromper : ces actions-là ne sont permises que précédées d’un nouveau rite, — il disait « mariage » — qui, d’abominables et impies, les rend tout aussitôt excellentes aux yeux du Seigneur. Voici quelle était la célébration : d’abord, le Missionnaire déclarait, devant l’assemblée chrétienne : « celui-ci, et celle-là, désirent être unis en mariage. » Alors la foule décidait s’il était bon de les unir, ou mauvais. — Puis, quelques jours après, on se rendait au faré du Missionnaire, ou bien d’un homme appelé magistrat. Le magistrat disait au tané de prendre, dans sa main droite la main droite de la femme, et demandait encore…
— « Bien ! bien », interrompit Noté. Il conclut : « Iakoba, tu dois épouser cette femme. »