il honorait, à l’égal du dieu même, sa mère, Maria. Qui donc lui avait enseigné ce parler faux ?
Téao rappela l’histoire des premiers prêtres à longues tapa blanches, les deux Paniola peureux et doux : celui qui s’enfuit : celui qui mourut, et dont on avait fouillé les os. Il dit leur manière de prier, mains jointes, et de chanter dans un langage qui n’était rien qu’on parlât sur n’importe quelle autre terre. Puis :
— « Quand vous êtes venus, vous autres, et vos pareils avec vous, nous avons cru au retour dans notre île de frères éloignés ou de fétii des deux Paniola : vous disiez les mêmes choses, avec moins de douceur. Mais quand vous avez changé vos lèvres et vos langues, et défendu ce qu’ils ne défendaient pas, et ordonné ce qu’ils n’avaient jamais réclamé, pourquoi donc aurions-nous suivi vos discours et non les autres, déjà familiers ? »
La foule, étonnée, ne marquait point de haine. La lecture dénonciatrice reprit : Téao, de plus, était dit « adultère », car, bien que marié, prétendait-il, suivant la loi de Kérito, il acceptait d’autres femmes que la sienne, et en grand nombre, autour de lui. Alors, il répondit avec assurance :
— « Le livre que vous honorez raconte comment le chef Salomona posséda jusqu’à sept cents épouses. Le Seigneur ne l’appela point adultère ; mais le sage par-dessus les sages.
— Ce qui fut bon, pour Salomona, jadis », répondit