feuillets que voici. » Il s’assit et demanda : « Est-ce bien de la sorte qu’aurait dit le Roi Piritané ? » Noté approuva : — « C’est bien ainsi ». Il ajouta violemment : « C’est une honte que de se parer de tels titres ! Mais le roi vient d’en fonder de plus nobles. Et ceux-là dont les pensers sont bons et la conduite digne, recherchent à y participer.
— En vérité ! » pensait Iakoba, et toute la foule comme lui : quel plus beau titre que celui de chrétien ! Si l’on ne veut pas s’en contenter, malgré tout, il y a pour les gens « sobres » — on appelle ainsi les gens qui ne boivent jamais de liqueur piritané, en public, — il y a la Société de Tempérance, fondée par le Roi, et pour les plus savants, l’autre société, « Académie Royale des Mers du Sud ».
Paofaï haussait les épaules afin de montrer son mépris. Mais il n’en parut, aux yeux de tous, que plus méprisable lui-même. Le vieux récalcitrant avait trop parlé déjà ! On attendait avec impatience qu’il fût jugé, enfin, et puis, qu’il s’en allât, mais, châtié rudement. Pour renseigner le tribunal, on s’ingéniait à rappeler ses actes, et le moindre de ses pas : on l’avait aperçu, une nuit, rôdant autour du maraè détruit : en quête de victimes évidemment ! Une femme assura que ses deux enfants étaient morts trois nuits après le passage du païen devant le faré où ces enfants mangeaient : on vit clairement que sa personne était maléficieuse pour les chrétiens de l’île.