coupable avouait tous ses complices. Et l’on connut que la Loi, par le moyen de robustes disciples, forçait à parler même les plus récalcitrantes.
La femme revint, la poitrine secouée ; pleurant et pressant ses hanches : on les avait ceinturées d’une corde glissante, et meurtries. Elle déclara ce qu’on voulut, tous les noms de tané dont elle avait le souvenir ; et, pour qu’on n’essayât point de lui en arracher d’autres encore, elle inventa quelques-uns de plus. Ses compagnes l’imitèrent, en hâte. L’un des juges écrivait, à mesure, tous les aveux. — Mais une fille surprit le Tribunal par un dire imprévu :
— « La faute n’est pas sur moi ! » criait-elle, « il l’a réclamée toute, pour lui ! » On la pressa de questions : elle avoua que l’étranger auprès duquel on l’avait surprise, était le chef de ce pahi farani si accueillant, si bienvenu ! Elle n’avait consenti à suivre l’homme que sur la promesse d’en obtenir, après chaque nuit, un beau, un beau livre, avec des figures bleues et rouges, et l’histoire de Iésu.
— « Il t’en a donné ? » demanda l’un des juges.
— « Douze ». Le Farani en possédait d’autres encore, et les distribuait volontiers aux femmes avides de conserver la Bonne-Parole. Elle répéta :
— « Mais il m’avait promis de garder toute la faute, pour lui. Et puis, je n’ai pris aucun plaisir. Et nous avions une couverture. »
Pomaré ne désapprouvait point, à en juger par son regard, l’ingéniosité du Farani. Iakoba reconnut, à