cette histoire, le jovial maître-de-navire qui l’avait ramené dans l’île, et qui, frappant sur de gros sacs pleins de livres, de clous, de haches et de colliers, lui avait jeté, pendant la traversée : « Mon vieux fétii, voilà de quoi s’amuser avec toutes les femmes de ton pays ! » Le stratagème était bon.
Mais les juges ne jugeaient point ainsi. Après leur avis, Pomaré dut répéter :
— « La partie dix-neuvième de la Loi, concernant la Fornication, dit : ce crime sera puni de travail forcé. Ainsi les dix femmes coupables, et leurs complices quand on les prendra, s’en iront sur le chemin de la vallée Faá pour débrousser le passage, battre le sol, et casser de petites pierres. Ils devront aussi creuser les deux bords du sentier, pour revêtir et durcir le dos de la route ; cela, jusqu’au jour où ils auront couvert trente brasses de chemin. » L’on se réjouit à la ronde, car les cochons porteurs-d’hommes n’en courraient que plus vite, et avec moins de fatigue. Le Roi disait encore : — « Mais, pour cette femme-là qui a grandi sa faute en suivant un mauvais Farani, et en invoquant avec sacrilège le nom du Livre, elle devra subir, avant le travail, un tatouage honteux sur le front. » La femme se mit à pleurer.
D’autres coupables vinrent encore ; certains, convaincus d’avoir dormi pendant les himéné, dans le faré-de-prières — d’autres, d’avoir pêché durant la nuit qui précède le sabbat, et si matin, qu’on pou-