Les trois hommes s’en allèrent satisfaits.
Et des gens en grand nombre, qui n’avaient point réussi à s’inventer coupables, s’occupèrent à tenir sur eux l’attention du Tribunal, en lui soumettant de graves différends : devait-on chanter les himéné vers le Seigneur, debout, comme il était prescrit dans l’île Raïatéa, ou bien assis, les jambes croisées, comme on l’autorisait ailleurs ? Vaut-il mieux avoir été baptisé dans la rivière Faütaüa, ou dans l’eau Punaáru ? Si l’on possédait autrefois deux femmes, laquelle doit-on épouser selon la Loi ? Si l’on découvre, loin de tout faré, des œufs de poule, et qu’on s’en empare, est-ce un Vol ? et faut-il rendre à la poule quatre fois plus qu’on a pris ? Peut-on manger, sans être mangeur d’homme soi-même, la chair d’un requin ou de tout autre poisson qu’on sait avoir dévoré des hommes ? ou seulement mordu… ? mais le plus inquiétant était ce doute : Si l’on se trompe, en lisant le Livre, faut-il recommencer la page toute seule, ou la partie, ou le Livre entier ? — Sans répit, les Professeurs de Christianité, les juges, et Noté lui-même, s’efforçaient d’éclairer les bons disciples.
Mais, une dernière fois. Noté réclama le silence, et lança des reproches : où donc étaient les fruits de ces belles promesses jetées avec tant d’enthousiasme le jour du grand baptême. Où donc ces présents volontaires attendus par la Société Tahitienne des Missions, cette assemblée admirable, accueillie, par