eux-mêmes avec tant d’enthousiasme, et qui devait venir en aide à l’autre Société piritané… Comme bons chrétiens, ne devaient-ils pas tous ajouter leurs efforts et leurs parts aux efforts des chrétiens piritané, afin que baptisés eux-mêmes, on pût baptiser en leur nom, dans les autres pays ignorants ? Car des milliers et des milliers d’hommes encore, demeuraient païens sur les terres éloignées. Quelle n’était pas leur misère ! Dans une immense presqu’île appelée « Terre Initia »[1], ces pauvres sauvages s’infligeaient de terribles supplices, tailladant leur peau avec des couteaux de fer, ou bien, ouvrant dans le soleil durant des journées entières, leurs yeux atrocement brûlés. Les femmes, aussi folles, accompagnaient, sur des bûchers, les corps de leurs époux. Des foules entières, au jour de fête, se jetaient sous les chariots qui portaient les idoles aux dix bras… Noté, s’enflammant à mesure, évoqua des histoires inouïes.
L’assemblée se prit à rire : ces gens étaient lointains et stupides : pourquoi se faisaient-ils souffrir ? — Qu’on les laisse à leurs jeux ! — Sans plus s’inquiéter, on se détourna des paroles pressantes. Noté s’emporta : C’était donc là le zèle des convertis ! Que leur demandait-on ? Cinq bambous d’huile, par tête : on les obtenait, sans doute, mais si petits et si avariés ! Oui ! l’on se jouait des promesses, malgré
- ↑ India : Inde.