LES HOMMES AU NOUVEAU-PARLER
Térii, paisiblement, avait repris ses allées dans la nuit. Et son corps d’homme vivant n’avançait point d’une démarche moins sûre que les pensers de son esprit, qui le conduisaient désormais sans une défaillance, par les sentiers broussailleux du passé. Cependant il désira connaître les ennemis de sa race, et quel avait été contre eux le succès du maléfice.
Or, parmi les pirogues étrangères — issues d’autres firmaments, d’autres mondes, peut-être — qui en grand nombre atterrissaient à l’île, la dernière, plus que toute autre, avait inquiété les gens du rivage Atahuru : elle n’était point chargée de ces jeunes hommes turbulents et irascibles, armés de bâtons luisants qui frappent au loin, avec un grand bruit. Nul de ces guerriers ni de ces chefs n’avait mis, dès l’arrivée, pied à terre. Mais des chants en descendaient, monotones, sur des paroles aigres. On y voyait des femmes à peau blême. Jusque-là certains doutaient qu’il en existât. Ces femmes n’étaient pas