très différentes des épouses tahitiennes : seulement plus pâles et maigres. Et les riverains d’Atahuru contaient, là-dessus, d’extravagantes histoires : assurant que les nouveaux-venus, trop attentifs à considérer sans cesse de petits signes tatoués sur des feuilles blanches, ne se livraient jamais ouvertement à l’amour. C’étaient bien ces impies qu’avait désignés Paofaï. Térii se prépara donc à pagayer vers eux.
D’abord, il glissa prudemment toutes ses pirogues de pêche sous des abris de palmes tressées, et, tirant sur le sable sa pirogue de haute mer, l’examina. Il est bon de ne jamais partir sans avoir recousu les bordés, qui feraient eau dès le premier clapotis. On calfate ensuite les petites fissures en y bourrant, à coups de maillets, des fibres gluantes. Il est très bon, encore, d’entremêler ce travail de courtes prières à Tané-i-té Haa, propice aux façonneurs-de-pahi. Puis on assure l’attache du balancier et l’on dresse le mât de bambou, en serrant à peine les haubans, que la pluie ou les embruns raidiront ensuite d’eux-mêmes : le pahi est prêt. Mais surtout, avant de le hasarder sur la mer-extérieure, qu’on n’omette pas l’offrande à Pohu, le dieu-requin. Si le voyage est d’importance minime, l’atua se satisfera d’un cochon de moyenne grosseur.
Térii ne négligeait aucun de ces rites ; — par respect, plutôt que par profit : car il ne devait point abandonner la terre des yeux, mais en suivre seule-