LA MAISON DU SEIGNEUR
Or, la grâce de Iésu emplissait toutes les entrailles de Iakoba, le fidèle chrétien : sitôt les Mamaïa découverts par son zèle, et confondus, et jugés, il avait revêtu le beau titre promis : diacre de second rang pour le faré-de-prières, sur la rive Punaàvia. Le jour même, le diacre s’était mis en route. Suivi de son épouse Rébéka, de sa fille Eréna, et du tané de sa fille, — Aüté, le jeune étranger, — il marchait avec orgueil vers cette terre où lui-même, enfin, tiendrait son rang.
Le sentier, — qu’on appelait désormais pour sa largeur et le poli du sol « Grande-route royale de Faá » — s’encombrait de femmes adultères, d’époux bigames, de filles concubines. Tous et toutes feignaient devant l’approche du diacre, reconnu à son maro noir, un grand zèle à gratter le sable. Mais Iakoba passait par enjambées précipitées, et sans rien voir que le chemin docile allongé sous ses pas. Il se hâtait avec triomphe. Il agitait une foule de