les remâcher encore ! Il se moqua, avec des gestes dédaigneux, et affirma, d’improviste, qu’on l’envoyait dans le « district » — il parlait décidément comme un juge, — afin d’achever, sans tarder, la maison de prières. Il cria : — « Je la mettrai debout avant trois journées ! » Iésu n’avait-il pas dit quelque chose comme cela ?
On ricanait. Il reprit : « Mais vous n’avez donc pas honte de passer pour des paresseux et des lâches ? » Il savait que de tels mots, — bien que sans valeur — font aux oreilles des gens bien pensants, le même effet qu’une baguette sur le groin d’un cochon. Personne ne protestant : — « Voyez les fétii de la terre Papara : leur vallée se couvre de fabriques, de factoreries, de maisons pour les membres du gouvernement : ils travaillent ! ils prient ! et cela plaît au Seigneur ! » On se mit à rire, bouche ouverte : le discoureur ne se souvenait donc pas que si, tout seul des autres « districts », Papara s’empressait au travail, c’est qu’il manquait à cette rive, pour s’enrichir, les ressources de Punaávia, de Paéa, et surtout de Paré : ces nombreux atterrissages de bateaux tout pleins d’objets précieux que les jolies filles s’en vont quérir, sans peine. Et puis, bon gré mal gré, la maison du Seigneur s’étalerait longtemps encore, sur le sol : quoique pût dire, ou faire, ou menacer, le nouvel arrivant. Voici : l’on manquait de clous ! Le diacre neuf, pas plus que les autres, ne parviendrait à en déterrer un seul sur tout ce côté de l’île.