et cria : — « Venez ici, vous deux, manger avec nous ! »
La bouche pleine, Térii questionnait très hâtivement son hôte : — « Où donc ? les hommes au nouveau-parler ? »
L’hôte se prit à rire, largement : vrai ! le voyageur ressemblait à tous les fétii, qui, depuis l’arrivée des étrangers, ne se tenaient pas plus tranquilles que les thons aux crochets des hameçons, et couraient de rive en rive, à la suite des nouveaux venus, les entouraient, les imitaient, s’efforçaient à parler comme eux : « Comme cela… en sifflant ! » L’homme rit plus fort et se tordit la bouche. Térii hasarda :
— « Tu as vu les étrangers, toi ? »
S’il les avait vus ! Des premiers, sur le rivage Atahuru ; — dont les gens sont pourtant fort empressés. On accoste sa pirogue au navire ; on saute à bord pour la bienvenue aux arrivants ; — aussi dans l’espoir de quelque échange… Des premiers ? Non. Le grand-prêtre de cette vallée avait usage de précéder toujours ses compagnons. Il tenait d’ailleurs son pahi tout équipé pour de telles aventures. Il l’ornait de feuillage, le chargeait de fruits, de nattes, de cochons et de femmes, et offrait généreusement toute sa cargaison. Le plus souvent, les étrangers le comblaient en retour… Son nom ? Haamanihi ; et son titre : du maraè-Uturoa. Mais le voyageur