ce péhé où s’expriment, après un signal, la faim, la chasse, le rut et la mort du cochon propitiatoire.
Sur la plage on entourait une estrade où de jeunes hommes, habiles à simuler des gestes, et à figurer d’amusantes histoires, s’ébattaient pour la joie des spectateurs. L’un d’eux cria, en langue vulgaire, qu’ils allaient feindre l’aventure de l’ « Homme bien-avisé ». On riait à l’avance : cette parade était pleine d’enseignements. — D’abord se montra un gros chef-terrien. Il portait de très précieux objets : deux haches de fer, un collier de coquilles, des plumes rouges pour le maro divin. Ces plumes, on les savait fausses, — feuilles découpées et peintes. Mais les petits parmi les dieux s’en contenteraient : pourquoi paraître plus exigeant ? L’homme entoura ce trésor d’une tapa luisante, puis de plusieurs nattes fines, et appela des serviteurs. Les maigres manants avancèrent. Le maître déclara partir pour d’autres îles, et montrant son inestimable fardeau, menaça de grands châtiments si, pendant son absence, la moindre part s’en escamotait. Il disparut.
Les autres se consultèrent : la meilleure garde à tenir autour du trésor était de s’endormir dessus : ils s’endormirent. — Survint un homme qui s’annonça « prêtre de Hiro-subtil ». Il épia les serviteurs, avisa la natte, sortit, et rentra en apportant une autre semblable. Il s’accroupit derrière les dormeurs, et, d’une paille de bambou, effleura la nuque du pre-