mier. Le manant geignit, s’ébroua, chassa d’un coup d’ongle le moustique importun : mais sa tête avait glissé. Même jeu pour l’autre : le trésor était libre. Prestement, le prêtre substitua les nattes vides, et s’enfuit, emportant le magot, au milieu d’un enthousiasme d’envie. On célébra le dieu Hiro, père de telles ruses.
Mais le plaisir des yeux s’annonçait plus vif encore. Pomaré, montant sur l’estrade, y venait recevoir, dans les formes prescrites, l’hommage de ses fétii d’Atahuru : trois femmes, élevées sur les épaules des porteurs-d’offrandes, furent déposées devant lui. Elles avaient tout le corps enroulé de tapa ; et cela, qui doublait leur embonpoint, les rendaient plus désirables. Les trois femmes saluèrent le chef et commencèrent à danser.
D’abord, leurs pas étaient lents, car les étoffes lourdes. Puis trois jeunes hommes, saisissant le coin flottant de leurs parures, tirèrent. Les filles tournoyaient sur elles-mêmes. Les nattes longues démesurément se déroulaient en changeant de couleur : blanches, rouges, blanches et rouges encore. On les dévidait à grandes brasses. Le dernier pli vola : les filles, nues, dansaient plus vite. Le chef agréa l’offrande, et s’emparant des précieuses tapa, laissa les femmes à ses gens.
Des battements sourds, roulant dans les rumeurs, grondèrent : les tambours appelaient aux danses.